Durant les vacances de Carnaval, les 10 et 11 février 2005, l’Université de Paix a proposé un stage « Kids & Self-Defense » pour les garçons et filles de 8 à 12 ans.
Un article rédigé par Christine Cuvelier et Laurent Marchesi, publié initialement dans le trimestriel n°90, en 2005.
Au programme, jeux de coopération et techniques de self-defense. Associer ces 2 méthodes est une première pour nous. Il nous parait en effet essentiel de montrer aux enfants d’abord en quoi il est possible de coopérer avec l’autre. Puis si celui-ci se montre agressif à notre égard, comment déjouer ses attaques verbales ou physiques.
L’équipe pédagogique est composée de Christine CUVELIER, chargée de relations publiques à l’Université de Paix ; Laurent MARCHESI, formateur à l’Université de Paix et Joseph MEDINA, professeur de Judo et de Ju-Jitsu.
Au dojo William Lennox…
Au dojo du Centre William Lennox à Ottignies, tout est prêt pour accueillir les 14 participants du stage « Kids & Self Defense ».
« Konishiwa ! » Marion, Grégoire, Charlotte, Gaspar… et les autres kids. C’est de cette manière que Christine, Joseph et Laurent accueillent chaque enfant.
C’est un peu inquiets, hésitants, timides… que les enfants se dirigent vers le tatami…
Pour briser la glace, faire connaissance les uns avec les autres et créer une atmosphère de confiance, quelques activités de coopération sont proposées.
Les enfants assis en cercle se lancent un ballon en donnant, dans un premier temps, leur prénom suivi de leur dessert préféré. Par exemple, « Je m’appelle Simon et mon dessert préféré, c’est la tarte aux cerises ». Et ainsi de suite. Dans un second temps, lorsque l’enfant lance le ballon, il appelle l’autre par son prénom et reprécise son dessert favori seul ou avec l’aide des autres.
Pour que chacun puisse participer dans un climat de respect et de tolérance mutuels, nous avons précisé « un code de vie » par exemple :
- je parle en mon nom
- j’ai le droit au « stop », de prendre part ou non à l’activité sans devoir me justifier
- je ne fais de mal ni à moi, ni aux autres
- je ne marche pas avec mes chaussures sur le tatami
Nous instaurons un espace de parole à l’intérieur duquel formateurs et enfants ont partagé ce qu’ils avaient vécu durant les activités, exprimé leurs sentiments, réfléchi ensemble aux différentes réactions que les activités avaient pu provoquer.
Une surprise attend nos petits kids… des judoghi (le kimono du judoka) sont mis à leur disposition… Tous, sans exception, se sont dirigés vers les vestiaires et bientôt, les joggings ont été remplacés par les judoghi que les enfants ont portés comme nous fièrement.
Font suite aux jeux de coopération, des activités d’échauffement, d’étirements et d’assouplissements, en insistant sur différentes postures de décontraction des membres et sur la respiration.
Puis, nous avons proposé aux enfants des exercices courts en solo ou en paires favorisant l’acquisition de réflexes et permettant un travail sur l’équilibre, le déplacement dans l’espace et la latéralité. Une bonne coordination des mouvements est le gage assuré d’une maîtrise de soi et de l’autre.
Ils ont découvert et vécu différentes techniques d’esquive et ce, avec un grand enthousiasme. Par exemple : « Comment puis-je me dégager sans violence quand Sabrina me saisit le poignet ? » demande Arthur. Petite démonstration par nos deux kids : Arthur fait pivoter son poignet vers lui de manière à voir la paume de sa main. Il se libère ainsi de la prise de Sabrina sans se faire mal et sans agressivité.
C’est avec un grand sourire et pleins d’entrain que, le lendemain, sont arrivés tous les kids pour une nouvelle journée sur tatami.
La self defense a impressionné nos kids et les a, à la fois, rassurés…
La pédagogie participative utilisée durant ces deux journées leur a permis de :
- prendre confiance en eux, en l’autre
- développer l’estime de soi
- prendre conscience de leurs points de force (physiques, intellectuels, sociaux) et de ceux des autres
- découvrir leurs limites et celles des autres
- favoriser l’apprentissage de compétences relationnelles et sociales pour une communication fondamentalement non-violente
- apprendre à travailler avec un partenaire
- développer le travail en groupe, la solidarité, le sens des responsabilités.
Arrivés au terme de ces deux journées de stage, nous étions tous fatigués mais contents. Les résultats obtenus étaient pour chacun d’entre nous très encourageants !
Pour conclure ce stage, un petit moment solennel en présence des parents est organisé. Chaque enfant -regard pétillant, fier de lui, bienveillant, sourire aux lèvres- reçoit un certificat personnalisé de son prénom transcrit en japonais.
« Oayo ! » Christine, Joseph et Laurent !
« Oayo ! » les kids !