L’Université de Paix est une Organisation de jeunesse reconnue par la Communauté française [Désormais Fédération Wallonie-Bruxelles, ndlr]. Nous avons l’occasion de croiser régulièrement Patricia Hubert et ses collègues du Service jeunesse du Ministère de la Communauté française [FWB] lors de projets : subventions, reconnaissances, formations, projet Confejes, etc.
Entretien avec Patricia Hubert, responsable du Service jeunesse de la FWB. Propos recueillis par Christine Cuvelier, initialement publiés en 2011.
Entretien avec Patricia Hubert
Bonjour, Patricia. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années. Tu es aujourd’hui responsable du service jeunesse de la Communauté française. Qu’est-ce que cela t’apporte ?
En effet, cela fait maintenant plusieurs années que je travaille au Service de la Jeunesse (SJ). Au fil du temps, j’y ai exercé différentes fonctions. En résumé, j’ai tout d’abord été chargée de la gestion du secteur des centres de jeunes (CJ), ensuite des subventions extraordinaires et des conventions, puis du suivi des travaux du Conseil de la Jeunesse et enfin, depuis 6 ans, de la gestion du secteur des organisations de jeunesse (OJ). C’est ce trajet riche de multiples expériences qui m’amène aujourd’hui à assumer la fonction de responsable du SJ. Cela représente pour moi un défi particulièrement enthousiasmant avec, notamment, de nouvelles tâches à accomplir, une équipe à mobiliser, des projets à définir et à réaliser.
Quelles sont les missions du service jeunesse de la Communauté française ?
Au sein du Service Général de la Jeunesse et de l’Education permanente, le Service de la Jeunesse est chargé de la mise en œuvre de la politique sectorielle de la jeunesse. Le SJ se préoccupe des questions qui concernent les jeunes, organisés ou non. Ses missions principales se centrent sur la promotion et le soutien aux associations (via la reconnaissance, le soutien à des projets spécifiques pour et par les jeunes, le soutien à des actions de formation,…), le dialogue et la concertation avec les instances consultatives, la promotion et l’impulsion d’initiatives spécifiques ainsi que la participation à la définition des axes et priorités en matière de politique internationale de jeunesse.
Quels sont vos prochains défis ?
De nombreux chantiers sont sur la table, ils constituent autant de défis pour le SJ : participation à l’évaluation du décret CJ, du décret OJ et de la circulaire « Soutien aux projets jeunes », revue des politiques de jeunesse, publication sur les pratiques culturelles, réflexion sur l’égalité des chances dans le cadre du décret CJ, refondation de nos propres outils de communication dont le site du service,…
Nous portons également une attention particulière aux projets et thématiques émergentes qui ne répondent pas toujours aux conditions fixées par les cadres réglementaires
Tout récemment, la mise en place d’une Conférence Interministérielle de la Jeunesse (CIM) a été approuvée par le Gouvernement. Les travaux du comité de pilotage chargé de l’élaboration d’un Plan Jeunesse démarreront dès la fin août. Cette décision impulse une nouvelle dynamique en faveur de la jeunesse axée sur davantage de coordination et de transversalité des politiques de jeunesse. Cela augure de nouvelles perspectives pour le SJ qui participera à la conception de nouvelles mesures et à leur mise en œuvre dans les temps à venir.
Que souhaite le service jeunesse pour les Organisations de jeunesse & les Centres et Maison de jeunes ? pour les jeunes ?
En priorité, une plus grande visibilité du travail des associations, la valorisation de leur spécificité, de leur diversité et des enjeux dont elles sont porteuses, le soutien aux initiatives des jeunes et aux dynamiques associatives, la participation individuelle et collective des jeunes, le développement des potentialités de leur expression et de l’exercice d’une citoyenneté critique, responsable, solidaire et active.
Au sein du service, y a-t-il une devise, une ligne de conduite ou de pensée ?
« Le service de la jeunesse… au service des jeunes ». Tel est l’intitulé d’une de nos brochures. Ce titre résume bien nos missions et, plus concrètement, l’attention quotidienne portée aux demandes formulées par les associations et à leur aboutissement.
Selon toi, que peut apporter l’Université de Paix dans le développement de la politique de jeunesse en Communauté française ?
L’Université de Paix est une organisation de jeunesse agréée de longue date par la Communauté française. L’Université de Paix, c’est, entre autres, une expérience de 50 ans dans le domaine de l’interculturalité, continuellement revisitée et actualisée, un professionnalisme avéré de ses encadrants et formateurs, des possibilités de faire des ponts entre le monde de l’éducation formelle où elle est reconnue et celui de l’éducation non formelle. Son expertise en matière d’éducation à la paix est appréciée tant en Communauté française qu’en dehors de « nos frontières ». Ainsi, dans le cadre d’un programme de la Confejes, le SJ a sollicité le concours de l’Université de Paix en vue de la rédaction d’un guide pour la promotion de la culture de la paix, de l’élaboration et de la promotion de modules de formation destinés à des animateurs et des jeunes de l’espace francophone. Entamée depuis quelques années maintenant, cette expérience fructueuse se poursuit à la satisfaction générale des différents partenaires impliqués. D’autres collaborations dans le cadre de programmes de formation, de séminaires ou de groupes de travail par exemple sont envisageables selon les projets et les thématiques que nous développerons dans le futur.
La valorisation des compétences issues de formations d’organisations de jeunesse, du secteur socio-culturel (comme l’Université de Paix, par exemple) s’inscrit dans la stratégie de formation tout au long de la vie.
Quels conseils peux-tu donner pour réaliser un projet de reconnaissance de ces compétences ?
La valorisation et la reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de l’éducation non-formelle, la promotion du travail de jeunesse sont des questions importantes, débattues notamment dans les enceintes européennes. Les expériences en matière de formations permettant l’acquisition de compétences utiles à la pratique professionnelle (ou bénévole) -comme le BAGIC- pourraient servir de point de départ à la définition d’une cadre de référence. Par contre, l’évaluation des formations davantage centrées sur l’épanouissement et l’implication du jeune dans un projet de société est a priori plus complexe.
Les finalités données à un tel projet méritent également d’être questionnées. En tout cas, il me semble essentiel, dans ce cadre, de défendre les finalités propres à l’éducation permanente (exercice d’une citoyenneté active et critique, émancipation individuelle et collective, expression culturelle des publics, participation active à la vie démocratique,…) dans lesquelles s’inscrivent les organisations de jeunesse.
Quel est le meilleur compliment que nous puissions te faire ?
Ce sont les nombreuses initiatives qui nous parviennent et qui témoignent de la vitalité des associations de jeunesse mais aussi, je l’espère, de l’intérêt de nos programmes et dispositifs de soutien.
C’est aussi d’être interpellée sur des questions de fond comme vous le faites aujourd’hui.
En quelques mots et en guise de conclusion, le mot de la fin pour toi, ce serait…
En guise de conclusion, je dirais simplement que les chantiers foisonnent, que le travail ne manque pas et que les perspectives sont stimulantes.