Femmes d’aujourd’hui a interviewé Alexandre Castanheira, Formateur à l’Université de Paix, sur la question du harcèlement à l’école. L’article était consacré à un témoignage interpellant.

Un article de Christelle Gilquin, dans Femmes d’aujourd’hui (paru en avril 2016).

« La méconnaissance peut expliquer le déni »

 

Aussi douloureux soit-il, le témoignage de Natacha n’étonne pas Alexandre Castanheira, formateur à l’Université de Paix (membre du Réseau Prévention Harcèlement) et animateur en gestion positive des conflits.

Comment expliquer, dans ce témoignage, que les professionnels nient le problème ? Le harcèlement est-il encore si tabou ?

Malgré une très large sensibilisation ces dernières années et de véritables progrès en Belgique francophone, il semble qu’il y ait encore du chemin à faire. Le stress,la peur et la méconnaissance du phénomène peuvent expliquer que certains professionnels soient susceptibles de ne pas le voir et, du coup, ne pas le croire.

Alors, peuvent apparaitre des réactions de projection de la responsabilité sur les parents (sur)protecteurs et la victime. cela renforce leur souffrance et le sentiment d’impunité pour les auteurs du harcèlement. Personne n’en sort gagnant.

Les symptômes développés par Maxime sont graves. Est-ce fréquent chez les enfants harcelés ?

Oui, les enfants victime de harcèlement vivent des situations extrêmement stressantes et douloureuses. Très rapidement, ils ressentent de la honte, de la culpabilité et un sentiment d’impuissance. C’est une double peine qui leur est infligée: victimes de harcèlement et accusés d’être les responsables de ce qui leur arrive !