Régulièrement, nous publions des articles et ressources didactiques dans notre revue trimestrielle. Dans l’édition des mois de juin, juillet et août, Christelle Lacour nous raconte comment une cellule de médiation scolaire a été mise en place à l’Institut Félicien Rops, à Namur.
Des médiateurs à l’Institut Félicien Rops
Suite à la réalisation du projet-pilote « Médiation scolaire (10-18 ans) » fin 2011, des médiateurs ont poussé un peu partout sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
A l’Institut Félicien Rops, la « cellule médiation » se compose de 4 enseignants, de la médiatrice scolaire et de 10 élèves de 15 à 19 ans. Dans le local de médiation, ils se réunissent une fois par semaine pour réaliser des médiations à travers des jeux de rôle et se répartir les tâches dans l’organisation de la cellule : impression des t-shirts avec logos, répartition des médiateurs selon le planning de médiation, aménagement du local, présentation de la cellule lors de la journée portes ouvertes,…
Qu’est-ce qui a changé depuis que les médiateurs ont terminé leur cursus d’animation ? Des parents de 3 élèves ont remercié les adultes médiateurs, notant que leur enfant était « transformé ». Parallèlement à cela, l’estime de soi et l’image que certains jeunes ont d’eux-mêmes ont été modifiées :
« Avant, j’étais le p’tit merdeux ! Maintenant on vient me trouver en disant ‘j’ai un problème' ». (A., 15 ans)
« Dans ma famille, ils voient que j’ai mûri, que j’ai grandi et que quand je me lance dans quelque chose, je le respecte et je le finis, quoi ». (H., 19 ans)
Dans leur manière de communiquer, les jeunes ont également évolué :
« J’ai appris à (…) bien choisir mes mots. Je m’engueule moins. Quand y a un problème, je vais pas spécialement le fuir en fait. Je vais tout simplement aider les gens à en parler et à trouver une solution ». (H., 19 ans)
« J’ai appris un peu le système pour régler un problème sans pour autant que ce soit moi qui donne les solutions. Je règle mes problèmes différemment maintenant ». (B., 18 ans)
« J’ai aussi appris à mieux gérer, par exemple quand mes amis me parlent d’un problème : grâce à l’écoute active, je sais comment réagir avec eux ». (L., 16 ans)
Depuis janvier, une seule demande de médiation a été officiellement honorée. Les autres médiations ont lieu de manière informelle, en classe, dans les couloirs ou en-dehors de l’école (entre amis ou en famille).
La direction soutient la cellule médiation et souhaite que la collaboration avec l’Université de Paix continue. Après sélection de nouveaux candidats médiateurs dans l’école, une première partie de cette collaboration consistera à poursuivre l’entraînement intensif et systématique à la technique du SIREP : Se calmer, Identifier le problème, Rechercher, Évaluer et Planifier l’action.
Parallèlement à cela, une campagne de sensibilisation et d’information sera mise en place pour faire connaître la cellule médiation et impliquer tous les acteurs de l’école (notamment les enseignants et les éducateurs), afin que les adultes puissent relayer le rôle de la cellule et proposer plus systématiquement aux élèves en conflit de prendre rendez-vous avec un médiateur. Les moyens proposés pour l’instant sont les suivants :
– présentation de la cellule lors de la journée portes ouvertes fin mai,
– informations de Madame la directrice sur la médiation lors de son discours de début d’année,
– nouvelles affiches plus colorées et « artistiques » dans l’école,
– diffusion de message écrits et vidéos sur les écrans télévisés dans les couloirs,
– campagne de sensibilisation dans toutes les classes,
– …
La seconde forme de collaboration entre l’Université de Paix et l’Institut Félicien Rops se traduira par une analyse de besoins (sous la forme d’enquête par exemple), afin de vérifier si la cellule médiation répond aux difficultés rencontrées par tous les acteurs de la vie scolaire, ou s’il y a lieu d’adapter l’offre à la demande, par exemple en créant une cellule « écoute » ou un espace de décompression et de détente pour les élèves.
Dans un établissement qui accueille chaque année 400 nouveaux élèves, il est évident que cela reste un énorme challenge d’informer chacun(e) et de faire en sorte que l’action de la cellule médiation soit pertinente et perdure. Un défi qu’une poignée de 15 médiateurs ont décidé de relever, des médiateurs prêts à adapter leurs interventions aux besoins réels des jeunes et des adultes en présence.
À suivre donc, dès septembre 2012 !
Avec le soutien du Ministère de l’Enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre du projet pilote « Médiation scolaire »
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