Au-delà de l’analyse de certaines micro-expressions, de certains gestes ou postures, les neurosciences montrent de quelle manière nous pouvons (res)sentir les émotions de l’autre en nous mettant en syntonie, c’est-à-dire dans le même tonus musculaire que lui.
Par Christelle Lacour
Cette pratique « en résonance » stimule l’activité des neurones-miroirs. Elle apporte l’information nécessaire à la compréhension du vécu émotionnel de l’interlocuteur au sein de notre propre corps. Cette compréhension n’est donc plus seulement intellectuelle (du type « j’observe, je déduis »), mais essentiellement empathique, puisqu’elle se réalise dans le corps. Elle autorise l’autre à ressentir ce qu’il ressent en étant reflété physiquement et accueilli avec compassion.
Comment développer une écoute en syntonie ?
L’écoute en syntonie se développe par l’expérience. Lors d’exercices guidés, les apprenants sont invités à se mettre dans la même tonicité qu’une personne représentée en photo, dans un extrait vidéo, une personne à laquelle elles pensent, un autre participant…
Par exemple, le groupe se met en syntonie avec l’un de ses membres, et chacun explique ensuite ce qu’il a ressenti physiquement.
Dans une autre activité en duo face à face, l’un réalise le déroulé mental d’une situation vécue, tandis que l’autre prend la posture et le tonus de son vis-à-vis, du sommet du crâne jusqu’aux orteils.
D’autres expériences consistent à amplifier les gestes a minima perçus chez l’interlocuteur, de façon à ressentir profondément ce qui l’anime, y compris les gestes empêchés, retenus.
L’entraînement syntonique permet de se laisser de plus en plus traverser, et non plus submerger, par les émotions de l’autre, jusque dans ses ressentis profonds, inconscients parfois. Les mises en situation favorisent également la prise de conscience des émotions, des ressentis autorisés, survalorisés ou interdits depuis l’enfance, avec la possibilité offerte aux participants de les laisser émerger dans un lieu sécurisé et contenant.