« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » – Montesquieu
Pouvoir et abus de pouvoir. Les deux semblent souvent associés. Le pouvoir « corromprait » et la concentration des pouvoirs pourrait générer des abus. Par cette citation, Montesquieu invite à ce que le pouvoir soit organisé de telle sorte à comprendre en lui-même ses propres garde-fous. Autrement dit, qu’il ne permette pas l’exercice d’un pouvoir « absolu », « totalitaire », mais au contraire qu’il favorise un juste équilibre dans l’expression des différents pouvoirs.
La séparation des pouvoirs est sans doute l’un des fondements principaux des démocraties contemporaines. Le suffrage universel est une manifestation parmi d’autres des moyens de « réguler » le pouvoir, de l’évaluer, de le critiquer et de le remettre en cause. A ce titre, la percée électorale ou populaire de courants autoritaires (en Europe ou ailleurs) a de quoi soulever des inquiétudes…
A d’autres échelles, dans les entreprises et organisations, par exemple, il est question de développer des modes de management qui permettent aux employés de déployer tout leur potentiel, et donc, en quelque sorte, leur pouvoir.
Dans un article issu de la réflexion du Conseil académique en gestion de conflits et en éducation à la paix, nous nous situons dans ce niveau plus organisationnel, voire interpersonnel, dans lequel il y a un déséquilibre de pouvoir qui rend une négociation raisonnée impossible : le « rapport de forces » est clairement désavantageux. Comment récupérer du pouvoir d’action ?
A l’Université de Paix, nos programmes éducatifs, nos formations et nos ressources visent une forme d’émancipation, ou encore d’« empowerment ». Il s’agit de donner aux participants les clés de compréhension (conscience) et d’action pour se rendre eux-mêmes plus libres et responsables de leurs comportements…