Pour certains, la paix est une utopie. Pour d’autres, le sujet n’est plus d’actualité, ne les concerne pas ; nous n’en aurions plus besoin.
En Belgique, nous ne vivons pas directement des guerres, des combats ou des luttes sanguinaires. Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a plus de sens à parler de paix et à agir pour tenter de la faire progresser.
Au contraire, chaque jour, chaque fois que nous sommes en relation, nous sommes confrontés à de plus ou moins graves disputes, conflits et désaccords.
Régulièrement, nous rencontrons autour de nous de la violence, des insultes, phénomènes de boucs-émissaires, harcèlement, difficultés conjugales… Conflits entre générations, entre cultures, incompréhensions… Sans compter les négociations qui s’enlisent (…), les communautarismes, etc.
Nous pensons que la paix est un sujet qui n’a jamais autant été d’actualité.
La paix est fragile. Elle correspond à un équilibre instable, qui n’est jamais acquis une fois pour toutes.
S’il était question de recettes toutes faites, cela ferait longtemps que les nombreuses associations de paix n’existeraient plus. La paix est bien plutôt une invitation à réfléchir à propos de nos relations, à propos d’autrui. C’est une réflexion continue, en actes, sur notre façon d’être. L’Université de Paix prend pour parti que la paix se travaille, se cultive, et agit en ce sens : programmes dans les écoles, actions de sensibilisation par des ateliers et salons, formations, outils pédagogiques…
Tous, en tant que citoyens, nous apprenons des métiers, des savoirs et savoir-faire. Pourquoi ne faudrait-il pas réfléchir également à propos de savoir-être ? Nous développons les ressources, cultivons les terres, améliorons les offres de services… Nous travaillons parce que nous croyons en un certain progrès matériel. Dès lors, pourquoi serait-il idiot, insensé ou désuet de travailler pour un progrès humain ? Tous, nous travaillons pour acquérir des biens. Pourquoi serait-il idiot de s’exercer à faire du lien ?
A quoi cela sert-il en effet de former les plus grands intellectuels que la terre ait jamais connu, si c’est pour que demain, ils s’entre-tuent, ou du moins, ne savent pas cohabiter, vivre ensemble ?
C’est en accueillant l’autre, en l’écoutant véritablement, en prenant le temps de le rencontrer et de le connaître dans sa différence, tout en sachant s’affirmer -avec fermeté parfois- et se préserver, que la paix se joue. C’est en travaillant sur ce pan relationnel que nous pouvons, nous le croyons, faire changer les choses : vivre sereinement avec soi-même, avec l’autre, avec la différence (les différentes cultures, les différents sexes, les différentes générations, les différentes communautés…) ; savoir négocier et faire valoir des idées énergiquement sans sombrer dans les attaques et la violence ; …
Toute la paix du monde se joue aussi aux niveaux individuel, interpersonnel ou groupal. Voir aussi la vidéo « L’altruisme, est-ce pour les Bisounours ? », ou encore l’article « Pourquoi se former à la gestion de conflits? »